Marie Lasource
Photographe
Un seul mot : Amazone
« À l’impossible nul n’est tenu » : Marie Lasource a pris le parti de contredire ce dicton avec une énergie qui force le respect. La photographie, elle est tombée dedans dès l’enfance aux côtés de son père, lui-même photographe. Elle tiendra cependant à se former au métier, dans des écoles de photo, en France et aux États-Unis, à New Haven. Très éclectique, elle apprendra à décliner tous les styles, travaillera pour la mode et le glamour, mais photographiera aussi la nature avec l’œil de qui l’aime vraiment.
Et c’est au grand air qu’elle perfectionnera son art, le grand air qui soulève les vagues. Par-dessus tout, c’est une fille de l’eau. Elle surfe, navigue, et se fait au fil du temps une spécialité des photos de régate classique. Elle fixe les lignes mouvantes des voiliers dont elle a réuni une remarquable photothèque. Elle deviendra même capitaine dans la marine marchande. Autant dire qu’elle sait mener toutes les batailles, en Amazone des océans.
Rien d’étonnant, dans ces conditions, qu’elle se soit fixée sur une île, devenue son port d’attache entre ses voyages. Cette pastille de terre ferme au milieu de la mer, c’est la petite île de Gili Meno, en Indonésie. Marie Lasource y habite une simple maison en bois, traditionnelle et rudimentaire. Elle y vit selon le rythme des habitants du lieu qu’elle connaît bien et dont la vie paisible est désormais menacée par l’invasion et les saccages du tourisme de masse. C’est pourquoi, afin de rendre hommage à un mode de vie en voie de disparition, elle prépare un livre de photos de portraits des habitants de Gili Meno. Plus qu’un reportage, ce sera un acte d’amour. Comme une offrande.